Ainsi ce jeudi soir du 31 octobre 2024, nous sommes à pied d’œuvre, Mathilde, Emilie, Rémi, Loic, Dominique et moi à Herran (31) hameau de La Baderque dans le « Chalet de La Paloumère » qui manifestement n’en est pas à son premier accueil de spéléos.
Par quoi débuter la découverte d’un immense complexe souterrain ? La très jolie publication du CDS de la Haute-Garonne trône au milieu de la grande salle du gîte. Nous voici lancés dans l’étude de ce topoguide qui décrit précisément les principales galeries du réseau. Rémi aidé de Domi et Emilie qui ne sont pas novices des lieux, nous a mâché la tâche : le hors d’œuvre sera la traversée Pyrénois-Pène Blanque avec si possible visite de la grande salle du Dromadaire.
Vendredi 1er novembre : lever 7h30 pour un premier jour nous paraît un horaire convenable et nous sommes rapidement prêts, impatients de mettre corde sur descendeur. Petit trajet en voiture avec 1,7 km de piste carrossable et nous voilà garés sur le petit parking de Pène Blanque. Clés de voiture déposées dans l’énigmatique boite à clés de Mathilde, nous descendons un chemin facile puis nous remontons à flanc de montagne dans une superbe forêt dont les couleurs fauves sont exacerbés par le beau temps. Grâce au GPS piloté par Rémi nous trouvons assez rapidement l’entrée du gouffre. Comme pour beaucoup de belles grottes, l’accès ne paie pas de mine : il s’agit d’une étroite faille. Trois petits puits d’une dizaine de mètres nous conduisent au sommet d’un immense puits de 113 mètres, le gouffre des Pyrénois. Il ne faut en parcourir que 33 mètres jusqu’à un palier mais l’émotion des grandes verticales est là d’autant que le diamètre de ce majestueux gouffre est impressionnant. On se trouve alors dans un immense espace et il nous faut remonter d’une quinzaine de mètres pour rejoindre des galeries de dimensions plus humaines.
De là le parcours ne présente pas de difficultés ni d’étroitures significatives. On arrive bientôt à la jonction avec La grotte de Pène Blanque. Pour nous impressionner, Rémi nous parle d’un laminoir de 300 mètres avant de parvenir à la sortie. Mais celle-là n’est pas pour tout de suite car pour l’heure nous avons l’ambition d’aller voir la salle du Dromadaire dans ce réseau de Pène Blanque. Nous poursuivons notre chemin dans des galeries faciles, trop faciles. Arrivés dans une sympathique salle ornée d’inscriptions multiples, certaines particulièrement anciennes, nous décidons unanimement qu’il est l’heure du casse-croûte compte-tenu du récent changement d’heure.
Restaurés, nous repartons mais malgré sa grande fréquentation la salle n’a pas de suite facile et nous revenons en arrière. Les galeries sont multiples. Nous consultons le topoguide sans pouvoir comprendre où aller et nous essayons plusieurs issues. Nous prenons une galerie descendante qui nous conduit à une impasse marquée terminus 1952. Un peu plus haut je me glisse dans une faille verticale que Rémi équipe à la hâte. Je parviens à descendre dans une grande galerie qui est manifestement la suite recherchée. Je remonte ce réseau dans l’espoir de trouver le passage que nous avons manqué. Je me retrouve dans une zone étroite et sans issue évidente. Je prête attention aux bruits et n’entends aucune voix familière comme nous en avions convenu. Je renonce et retrouve le groupe en haut de la faille. Nous repartons tout penauds vers Pène Blanque quand nous croisons des spéléos connaisseurs de la grotte. Ils nous indiquent le passage, un petit boyau de quelques mètres qui nous conduit à l’endroit où je m’étais arrêté !
Nous repartons cette fois dans la bonne direction. Une longue descente très pentue sur un sol de calcite bien adhérente nous mène dans une belle galerie où nous progressons facilement pendant un délai convenu. Mais finalement, compte-tenu de l’heure et de la grande distance qu’il nous reste à parcourir, nous renonçons à atteindre la salle du Dromadaire.
Le retour se fait sans encombre. Une remontée sur corde à nœuds précède le laminoir tant redouté qui nous conduit au très beau porche de sortie de Pène Blanque. Unanimement ce passage bas est décrété « pas si terrible » ! C’est le bienfait des annonces pessimistes !
Pour retrouver nos voitures il nous faut d’abord remonter un long éboulis en pied de falaise. Dans l’enthousiasme de ce premier beau contact avec La Coume, nous remontons jusqu’au col, donc bien trop haut comme nous le comprenons lorsque nous devons redescendre partiellement. Mais il fait jour et la balade en forêt complète agréablement cette première journée. En prévision d’une sortie plus longue prévue pour le lendemain nous sommes tous au lit à 21 h.